
Paire de cabinets d’André-Charles Boulle vendus plus de 2,8 millions d’euros chez Europ Auction le 26 septembre dernier
Il y a dix ans tous les spécialistes annonçaient la mort du grand mobilier français du XVIIe et du XVIIIe siècle. Plus la peine d’acheter une commode en marqueterie signée d’un grand ébéniste ou des fauteuils Régence. L’affaire était entendue. Ce mobilier jugé malcommode, peu adapté aux conditions de confort contemporain, était destiné à disparaître des appartements pour orner les musées. Si un amateur avait le malheur d’acheter une pièce de cette époque, on lui promettait une moins-value cuisante.
Aujourd’hui en 2012 qu’en est-il de ces noires prophéties?
Elles s’avérent exactes pour le mobilier courant de ces deux siècles. Il est vrai que la petite commode héritée de grand-mère avec ses bronzes d’origine assez grossier ne prendra pas de valeur. Tout au plus, peut-on espérer que son prix se maintiendra.
Mais pour le mobilier d’exception, c’est une autre histoire. Après une longue disgrâce, les collectionneurs repointent le bout de leur nez et n’hésitent pas à payer des sommes considérables pour des meubles magnifiques. C’est l’impression dégagée par la Biennale des Antiquaires de Paris, les meubles de Riesener, ébéniste de Marie-Antoinette, attirant sur le stand de la galerie Kraemer une foule considérable. C’est une réalité quand on regarde le prix atteint, lors d’une vente le 26 septembre dernier d’Europ Auction, par deux cabinets réalisés par André-Charles Boulle, l’ébéniste favori de Louis XIV. A pattes de lion, médailles à l’effigie du cardinal Mazarin et de Marie-Madeleine d’Autriche en marqueterie d’écaille en partie et contrepartie, ils ont trouvé preneur pour le prix de 2 857 800 euros. Un prix considérable mais justifié pour des pièces dont un modèle similaire à l’effigie de Louis XIV se trouve au Louvre.
Conclusion: le mobilier français du XVIIe et XVIIIe siècle, dès lors qu’il est magnifique, redevient un investissement de qualité.
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