Hélène Martini, propriétaire des Folies Bergère et son ami Erté « La Sirène », projet de décor, gouache sur papier signée en bas à droite, Ertè,estimation: 300/400 euros. Vente Erté 8 juin 2012 (BPV). « Marlène Dietrich », étude de costume, gouache sur papier signée en bas à droite, Erté, estimation: 500/600 euros, vente Erté 8 juin 2013, BPV. « Le perroquet », gouache sur papier, signée en bas à droite, Erté, estimation:400/500 euros, vente Erté 8 juin 2013, BPV.
Parisien ou provincial, avez-vous déjà mis les pieds dans un cabaret de la capitale? Certainement pas car vous jugez comme moi, avec un certain mépris snobinard, qu’il s’agit d’un lieu réservé aux touristes étrangers. Ainsi, l’univers des Folies Bergère, tenues pendant 37 ans par « l’impératrice de la nuit » Hélène Martini, vous est-il totalement inconnu. En juin 2012, la découverte des coulisses de cet univers de plumes, paillettes et décors au charme délicieusement kitsch était possible Hélène Martini dispersant aux enchères les costumes des Folies Bergère.
Aujourd’hui, une autre occasion se présente. Hélène Martini met en vente, en trois vacations,1 000 dessins de projets de costumes et de décors réalisés par Erté. Cet artiste d’origine russe, il s’appelait en fait Roman Petrovitch de Tyrtov (1892-1990), était un remarquable dessinateur. Son style, très Art Déco, vient certainement de sa collaboration avec le couturier Paul Poiret, créant une silhouette féminine droite, fluide, une femme-liane libérée et aérienne typique des Années Folles. Il travaillera également pour Vogue, Harper’s Bazar et la Metro-Goldwyn-Mayer. Grand ami d’Hélène Martini, « on s’appelait cinq fois par jour » dit-elle, il collabora à la création des costumes et des décors des spectacles du célèbre cabaret.
La première vente a lieu samedi 7 juin à l’Hôtel Drouot sous le marterau de l’étude Bailly-Pommery et Voutier. Elle comprend 305 dessins datant des années 20 aux années 80. On y sent l’influence des Ballets Russes, l’amour de la danse et du spectacle, le désir de mise en valeur des corps, un sens inné de la mise en scène et de fêtes joyeuses ainsi qu’une folie délurée propre à l’âme slave. Ces gouaches sont un morceau de l’histoire du Paris nocturne. Elles mêlent un esprit cabaret russe et une légèreté typiquement parisienne.
Elles devraient séduire les amateurs du monde entier pour qui Paris reste la capitale du glamour et de l’art de vivre. D’autant plus que les estimations sont très raisonnables et varient entre 300 et 800 euros.
Vente Ertè, collection Hélène Martini, Hôtel Drouot, 8 juin 2013,
Exposition le 7 juin de 11h à 18h et le 8 juin de 11h à 12h
www.bpv.fr
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2 commentaires
Toscadomi
Belle occasion d’acquérir un « truc en plumes », via ce dessinateur hors pair. Et puis pour vous, cher Robin des Arts, une bonne occasion de vous encanailler sans pour autant fréquenter ces lieux de perdition !
Nemo
Ah, la robe de Marlène… j’ai dans l’œil un cliché (peut -être, inventé) où l’on ne voit que sa chevelure fondue dans les volutes d’une robe qui ressemble furieusement à cette étude. Faire ressurgir l’imaginaire d’un trait … tout un art.