Anh Sun Mi, « Autoportrait », Sabine Scemana G Léo Caillard « Hipster in stone », Galerie Victori contemporary Tim Flash « Flying Mop », Galerie Art 22 Christopher Thomas, « Venise en solitude », galerie Photo12 Roberto Kusterle « Il sapore dell’equilibrio », galerie Nordone
Après avoir arpenté dans tous les sens Paris Photo, prenez votre courage à deux mains, oubliez vos pieds douloureux et rendez vous au Carrousel du Louvre pour Fotofever. Ce salon n’est pas le concurrent de Paris Photo mais plutôt son heureux complément. La centaine de galeries présentes n’appartient certes pas au top 50 mais elles proposent des artistes moyennement, peu ou pas connus d’une grande créativité à des prix souvent accessibles.
Commençons par l’un de mes coups de cœur : une jeune coréenne Ahn Sun Mi. Dans des tons pastel, elle réalise des autoportraits. Poétiques et évanescentes, ses photos illustrent un mal de vivre, l’inquiétude d’une femme-enfant à la recherche de sa sensualité. Les plantes cachent un visage qui s’ouvre à la vie mais le corps est parcheminé comme l’écorce d’un arbre en train de mourir. C’est superbe. Défendue par Sabine Scemana, ses œuvres sont présentées au prix de 3 500 euros.
Léo Caillard est bien différent. Ses photos décalées représentent des statues classiques de marbre et de pierres habillées dans un style contemporain. Il se moque ainsi gentiment, avec beaucoup d’humour, des hipsters, bobos urbains aux barbes fournies. Il photographie également les grandes salles du Louvre en y incluant d’autres éléments comme des blocs de béton. Selon leur dimension ses épreuves sont vendues par la galerie Victori Contemporary entre 900 euros et 2 800 euros.
Macadam gallery propose de beaux portraits floutés de Thomas Devaux à des prix compris entre 2 000 à 5 000 euros.
Red Stamp Art gallery défend plusieurs artistes italiens, Christina Zanotto, Bruno Cattini alors que la Russian Tea Room gallery propose une sélection de portraits d’artistes russes. Les prix commencent à 2 000 euros mais peuvent atteindre 24 000 euros pour l’un des immenses portraits d’enfant au masque, dans un blanc neigeux d’Oleg Dou, photographe déjà présenté à la FIAC.
La galerie Max Weber Sixfriedrich expose Pablo Genovés. Il utilise des cartes postales anciennes qu’il superpose confrontant ainsi palais baroques, ruines chaotiques et mer déchaînée. Pour ces œuvres habitées d’un esprit rococo, il faut compter selon la dimension 2 200 à 13 800 euros.
Ricardo Constantini défend des artistes italiens. Les vues aériennes, presque cartographiques de Giacomo Gianini rappellent le travail de Mario Giacomelli. Il faut compter 2 000 euros pour l’une de ses épreuves. Mario Daniele réalise des photos urbaines presque cubistes avec des personnages figés, presque fantomatiques. Le prix de ses œuvres est de 1 300 euros.
Tim Flach est présenté chez Art 22 de Bruxelles. On y voit notamment un chien cordé (un puli hongrois) en plein mouvement. C’est assez génial et joyeux. Comptez 7 700 à 25 000 euros selon la taille. Vous y verrez également « Paradis » d’Eric de Ville, des oiseaux colorés dans une végétation luxuriante. Ils donnent curieusement une impression de silence (4 500 à 6 500 euros).
La galerie Photo 12 défend avec passion le travail du munichois Christopher Thomas. Vous y verrez des portraits de Venise en solitude d’une rare beauté. On y croirait le temps suspendu dans un moment d’éternité crépusculaire. Il y a aussi des épreuves de la série Passion. L’artiste a photographié un spectacle donné tous les dix ans dans une petite ville allemande depuis le Moyen-Age pour remercier Dieu d’avoir éloigné la Peste Noire. Le résultat est magnifique, presque mystique. On pourrait qualifier l’artiste de Caravage de la photographie. Pour ces œuvres d’une beauté éternelle les prix s’échelonnent de 2 200 à 7 285 ou 14 375 euros.
Nordone n’hésite pas à présenter les œuvres fortes de Roberto Kusterle, des personnages liés à la terre, aux éléments, comme possédés par la terre. C’est inquiétant et attirant (2 200 à 7 000 euros).
La galerie Michèle Mariaud expose les œuvres délicates d’Albert Delamour. Ce sont des paysages à fond d’or, des arbres comme striés par des coulures d’or. La lumière est magnifique comme celle qui annonce la nuit. Comptez 1 950 euros.
Fotofever, Carrousel du Louvre, du 15 au 17 novembre.
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