Homme qui marche I, 1960
Bronze, succession Giacometti (Fondation Giacometti +ADAGP), Paris 2015
Vous rentrez à peine de vacances peinant à vous remettre au travail et je n’ai qu’une idée en tête : vous inciter à repartir le plus rapidement possible. La destination : la Bretagne et plus particulièrement la petite cité de Landerneau. La commune n’a pourtant pas un grand intérêt architectural mais elle abrite le Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture. Cette fondation créée par le président de la grande enseigne de distribution occupe un ancien couvent des capucins remarquablement restauré et propose jusqu’au 25 octobre une superbe exposition consacrée à l’œuvre d’Alberto Giacometti. Réalisée en partenariat avec la fondation Giacometti, elle rassemble 150 œuvres de l’artiste dans un bel espace fluide aux tonalités blanc-gris.
Quatre têtes d’homme, vers 1960-1966, stylo bille bleu sur page de carnet quadrillé.
Succession Giacometti (Fondation Giacometti +ADAGP) Paris 2015
Le parcours de l’exposition est clair et se divise en onze sections aux thèmes variés. On y redécouvre l’artiste néo-cubiste et surréaliste pour passer ensuite à ses sculptures miniatures d’une infinie délicatesse. Puis on aborde la représentation de la mort avec notamment la célèbre représentation du « Nez » bronze suspendu dans l’air ressemblant curieusement aux masques d’Ensor. On passe ensuite à une série de sculptures où le socle est partie intégrante de l’œuvre. Après avoir découvert l’artiste travaillant dans son atelier on aborde ses portraits peints, visages d’une raideur solennelle, d’une froide beauté, habités par leurs pensées. A contempler ces images d’éternité, on se prend à les comparer à certains portraits du Fayoum.
Femme au chariot, vers 1945, Plâtre.
Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris 2015.
Puis on aborde les représentations de la féminité, grandes silhouettes minces, aux longs bras, aux visages émaciés. La série des « Femmes de Venise » est d’une beauté absolue. Ces Néfertiti modernes fascinent et envoûtent ceux qui les contemplent. Enfin l’exposition se termine par la représentation la plus connue de Giacometti « L’homme qui marche ». Cet homme en mouvement a été conçu dans le cadre d’une commande non réalisée pour la Chase Manhattan Plaza de New York. On y sent une certaine nervosité, une tension palpable du corps d’un homme perdu dans l’agitation d’une grande ville. Cette œuvre mérite son statut d’icône du XXe siècle.
Annette noire, 1962.
Huile sur toile
Succession Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) Paris 2015
N’hésitez pas à programmer un week-end dans le Finistère. Vous oublierez vite les 4 heures de TGV en contemplant l’œuvre de Giacometti. Elle invite à la méditation.
Giacometti, Fonds Hélène et Edouard Leclerc, couvent des capucins, 29800 Landerneau, jusqu’au 25 octobre, tous les jours de 10h à 18h. Prix d’entrée : 6 euros.
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