
Elisabeth Vigée Le Brun (1755-1842)
Portrait de la comtesse de Béon, exposé au Salon de 1787.
Prix: 689 700 euros.
Vente 5 décembre, Anaf-Jalenques-Martinon-Vassy.
Il est toujours intéressant de connaitre la cote d’un artiste lorsque l’une de ses œuvres passe en vente alors qu’il est l’objet d’une grande rétrospective dans un lieu prestigieux.
Une superbe et importante exposition consacrée à Elisabeth Vigée Le Brun (1755-1842) a lieu jusqu’au 11 janvier au Grand Palais. On y suit la vie trépidante, digne d’un roman, de l’artiste, qui au gré des événements, connut toutes les grandes cours d’Europe. Grâce à ses pérégrinations, elle portraitura rois, reines, princes et princesses aristocrates de tous bords avec une délicatesse de pinceau, une touche de douceur et une volonté de rendre ses modèles vivants, présents, humains.
Le 5 décembre dernier, à Clermont-Ferrand, la maison Anaf-Jalenques-Martinon-Vassy proposait aux enchères un portrait d’une bien jolie comtesse, Madeleine Charlotte Christine de Béon du Massés-Cazaux (1757-1818). Présentée à la cour de Versailles, elle appartint à la maison de Madame Adélaïde, quatrième fille de Louis XV, en tant que « dame à accompagner ». A la Révolution, elle émigre en Angleterre.
C’est Elisabeth Vigée Le Brun qui portraiture notre belle en 1787. Trentenaire, la comtesse a le visage expressif, la carnation radieuse, le décolleté attirant d’une femme au sommet de sa beauté. Les dentelles et étoffes précieuses de ses vêtements, la sophistication décontractée de sa coiffure à la mode anglaise attirent avant que le regard ne s’attarde sur sa bouche au sourire séduisant, un sourire susceptible de faire tomber à ses pieds bien des galants.
Le tableau nécessite une restauration et un nettoyage mais face à tant d’appâts, toute résistance était impossible. Notre charmante comtesse, estimée entre 200 000 et 300 000 euros, a séduit un collectionneur qui a multiplié par deux les estimations pour avoir le bonheur de chavirer au quotidien devant ce sourire enjôleur et mutin. Frais compris, il a déboursé 689 700 euros ! Une idée de la valeur d’une oeuvre d’Elisabeth Vigée Le Brun réalisée au faîte de sa gloire, à l’époque où la reine Marie-Antoinette la désignait comme sa portraitiste favorite.
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