
Lucian Freud (1922-2011)
« Pregnant girl » (91,4 x71,4cm)
vers 1960-1961.
Estimation: 7 à 10 millions de livres.
Sotheby’s Londres, 10 février.
Connu du monde entier pour ses « naked portrait » littéralement « portraits nus » Lucian Freud qui n’hésite pas à faire poser ses modèles vautrés sur un canapé, souvent ensommeillés, est également un artiste de l’intime, de la famille. Sa vie durant, il a représenté ses proches. Trois portraits qui seront vendus à Londres les 10 et 11 février par Sotheby’s et Christie’s montrent la maîtrise et la sensibilité de l’artiste dans ces représentations.

Lucian Freud (1922-2011)
‘Head of Ib » (36 x 31 cm)
vers 1983-1984.
Estimation: 2,5 à 3,5 millions de livres.
Christie’s Londres, 11 février.
Le 10 février, chez Sotheby’s, « Pregnant girl » (1960-1961) est la pièce phare de la vente. Elle représente Bernadine Coverley, la compagne de l’artiste. Elle est enceinte, le ventre à l’abri d’une couverture, endormie sur un sofa, le visage tourné. Bernadine avait 16 ans lorsqu’elle rencontra Freud âgé de 37 ans dans le quartier de Soho à Londres. Il ne l’épousera pas mais elle lui servit de modèle dans son atelier de Delamere Terrace. Sur ce portrait, elle a 17 ans et attend leur premier enfant, Bella. Assoupie, l’esprit perdu dans ses rêves, elle semble vulnérable, fragile mais en même temps sereine et féminine. On sent chez Freud son amour pour son modèle. Elle est l’image moderne d’une Madone. Freud déclarait que pour nous toucher la peinture devait avoir sa vie propre afin de mieux refléter la réalité de l’existence. Ce tableau en est la parfaite expression.

Lucian Freud (1922-2011)
Head of Esther (36 x 31 cm)
Vers 1982-1983.
Estimation: 2,5 à 3,5 millions de livres.
Christie’s Londres, 11 février.
On retrouve cette délicatesse, cette tendresse retenue dans les deux portraits vendus par Christie’s le 11 février. Ils représentent ses filles Isobel et Esther. La première était la fille de Suzy Boyt alors que la mère de la deuxième était Bernadine Coverley. Esther déclarait que son père, dans ses relations avec les autres, arrivait à rendre chacun important, merveilleux. On sent bien ce qu’elle veut dire dans ces deux petits portraits (36x 31 cm). Ses deux filles ont la tête lovée l’une sur un canapé, l’autre sur un oreiller. Comme pour Bernadine, elles ne nous regardent pas. Les yeux grands ouverts, Esther fixe un ailleurs que nous ignorons. Ib (Isobel) semble chercher le sommeil, indifférente à la présence de son père. Là encore, nous sommes dans l’intimité familiale de l’artiste.

Vue du visage de Bernadine Coverley.
« Pregnant girl ».
Sotheby’s Londres, 10 février.
Ces trois œuvres ont été exposées dans de grandes rétrospectives de l’artiste. Intenses, charnels et sentimentaux, ces portraits sont doux et familiers. De grandes œuvres !
Sotheby’s Londres, 10 février
Christie’s Londres, 11 février
Commentez cet article
Aucun commentaire