
Entrée de l’appartement avec grand miroir de Murano dans le goût baroque (15 000 à 20 000 euros)
Il est des collectionneurs qui se passionnent exclusivement pour un thème ou une époque. Ils achètent uniquement des bronzes animaliers du XIXe siècle ou du mobilier Louis XVI et transforment leur intérieur en « period rooms », chères aux grands musées américains. D’autres vont à la découverte du coup de cœur sans a priori de date ou de style. Ils fréquentent les grands antiquaires, les salles de ventes, les puces et les brocantes et craquent souvent pour un objet n’ayant aucun rapport avec celui acheté précédemment. Chez eux, on retrouve ce mélange, ce goût de l’éclectisme restitué dans une savante accumulation. Il en résulte souvent un intérieur chaleureux, intime.

Tableau de l’atelier de Carle Vernet: « Précieux » estimé 20 000 à 30 000 euros
Pierre-Yves Le Diberder appartient à la deuxième catégorie. Son appartement de l’avenue Foch était une vraie caverne d’Ali-Baba, un refuge loin de l’agitation urbaine, une oasis de confort. Les pièces étaient remplies de sculptures, tableaux, meubles où prédominaient cette absence de style qui caractérisait la seconde moitié du XIXe siècle mélangeant le néo-gothique, le Louis XV, l’Empire, les céramiques de Chine, les verreries d’esprit moderne avec les glaces de Murano d’inspiration baroque. L’ensemble volontairement surchargé, aux lourdes tentures, aux luxueuses passementeries, aux tapis épais et colorés, donnait l’impression de pénétrer dans l’hôtel particulier d’une personnalité du Second Empire.

Le salon avec sur la cheminée une paire de vases en lampes en bronze ciselé de la fin du XIXe siècle (5 000 à 8 000 euros)
C’est le contenu de cet appartement que Christie’s et Pierre Bergé mettront en vente à Drouot le 14 octobre. La vacation compte un peu plus de 330 lots et l’amateur y trouvera son compte. A la différence de certaines grandes collections comme celle d’Yves Saint-Laurent, il n’y a pas de pièces exceptionnelles. Mais tout est d’une qualité remarquable.
Parmi les plus belles pièces, on trouvera un torse romain de Bacchus estimé 15 000 à 20 000 euros, des paysages de ruines antiques par François-Louis Cassas (1756-1827) entre 15 000 et 60 000 euros, une paire de plaques en scagliole à motif de perroquets du XVIIe siècle accessible sur une estimation comprise entre 20 000 et 30 000 euros, une collection de tabatières en micro-mosaïque dont chaque pièce est estimée entre 1 500 et 6 000 euros…

Vue du salon et du tableau de Ferdinand Joseph Gueldry « Une régate à Joinville » estimé 50 000 à 80 000 euros
Parmi les tableaux, citons un portrait de cavalier avec ses chiens par Alfred de Dreux (1810-1860) qui pourrait atteindre 80 000 à 120 000 euros, une superbe et grande scène de régate à Joinville par Ferdinand Joseph Gueldry (1858-1945) attendue entre 50 000 et 80 000 euros, un beau cheval de l’atelier de Carle Vernet (1758-1836) qui séduira un collectionneur susceptible de le payer entre 20 000 et 30 000 euros…
Et l’on pourrait continuer ainsi à égrener les lots intéressants d’autant que nombre d’entre eux sont accessibles pour moins de 1 000 euros. Profitez-en !

Vue de la salle à manger avec une armoire en placage de laiton et d’ébène en partie d’époque Louis XIV estimée 8 000 à 12 000 euros
Collection Pierre-Yves Le Diberder, Pierre Bergé et Christie’s, 14 octobre, Hôtel Drouot, salles 5 et 6, 14h. Exposition le 12 octobre jusqu’à 18h et le 13 de 11h à 20h.
Copyright Pierre Bergé et associés.
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1 commentaire
sarah
Votre sélection semble évidente,elle peut être pour son intérêt déco ! Ces objets sont utiles, beaux mais chers. Certes, on ne prétend pas révolutionner le monde avec une vraie solution.