
Andrea del Sarto (1486-1530)
Verso: étude de tête d’homme
verso: étude d’oeil
Estimation: 500 000 à 600 000 euros.
C’est dans la ville d’Henri IV qu’il faudra se rendre le 17 décembre prochain pour assister à la vente d’une œuvre d’une insigne rareté : un dessin d’Andrea del Sarto (1486-1530), l’un des plus grands artistes de la Renaissance florentine. C’est l’étude Gestas-Carrère de Pau, assistée du cabinet d’expertise de Bayser, qui présente ce portrait d’homme mûr, aux cheveux dégarnis, à la barbe fournie, au regard pensif, interrogatif et un peu las. Au verso du dessin, on trouve deux petites études à la sanguine: un oeil curieux et inquisiteur et une forme difficile à identifier qui ressemble aux plis d’un visage.
Cette tête d’homme, on la retrouve dans trois œuvres majeures de l’artiste : « L’Assunta Panciatichi » et « L’Assunta Passerini » au Palais Pitti à Florence et la « Sainte famille Borgherini » au Metropolitan Museum de New York. Selon plusieurs historiens d’art, il pourrait s’agir d’un autoportrait. En effet, dans son ouvrage « Les vies des plus excellents peintre, sculpteurs et architectes » Giorgio Vasari (1511-1574) précise au sujet du retable Panciatichi que dans cette œuvre « …parmi les apôtres, Andrea a fait son autoportrait, si naturel qu’il paraît vivant… ».
De son vivant Andrea del Sarto était considéré comme un dessinateur d’exception. Toujours selon Vasari « il ne restait jamais inactif…dès qu’il avait un peu de temps, Andrea passait des journées entières avec d’autres jeunes à dessiner dans la Salle du Pape où étaient les cartons de Michel-Ange et de Léonard de Vinci et que, si jeune encore, il l’emportait sur tous les autres dessinateurs florentins ou étrangers ».
Malgré cette apparente et intense productivité, les dessins de l’artiste sont aujourd’hui peu nombreux. On en dénombre moins de 200, pour la plupart dans les grands musées (80 aux Offices, 40 au Louvre). Seule une demi-douzaine est encore conservée en mains privées. C’est dire l’importance de ce dessin pour les amateurs désireux d’enrichir leur collection. Et ce d’autant plus que cette tête d’homme a été faite à la pierre noire mélangée à la sanguine, une technique peu pratiquée par l’artiste. Son estimation de 500 000 à 600 000 euros, pourtant non négligeable, en paraît presque raisonnable !
Etude Gestas-Carrère, vente du 17 décembre, Pau, exposition le 16 et le 17 décembre.
Dessin visible à Paris au cabinet de Bayser jusqu’au 9 décembre.
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