
Dante Gabriel Rossetti
Lady Lilith, 1867
Estimation: 400 000 à 600 000 livres
Vente Sotheby’s, 13 juillet
L’ère victorienne n’a artistiquement rien d’une époque confite dans le respect de la tradition et de la peinture classique. Elle se caractérise bien au contraire par un foisonnement de créativité et d’originalité dont le mouvement préraphaélite est l’un des plus beaux exemples. A ce titre, c’est un plaisir immense que de parcourir les nombreux musées britanniques, petits et grands, qui présentent cette multitude d’artistes.

John William Waterhouse
Isabella and the pot of Basil, 1907
Estimation: 1 à1,5 million de livres
Vente Christie’s, 11 juillet
Mais on peut aussi fréquenter les salles de ventes londoniennes qui proposent régulièrement des tableaux, dessins et pastels des meilleurs représentants de la « créativité victorienne ».
Le 11 juillet pour Christie’s et le 13 pour Sotheby’s, les amateurs vont se régaler. Les deux maisons de ventes proposent une sélection diablement séduisante.

John Everett Millais
Mon premier sermon
Estimation: 80 000 à 120 000 livres
Vente Sotheby’s, 13 juillet
Chez Sotheby’s, on peut ainsi acheter deux portraits de Dante Gabriel Rossetti (1828-1882). L’un représente l’actrice Louisa Ruth Maynard dont l’artiste qualifiait la beauté d’abondante. Le second représente Lady Lilith qui, selon la légende, serait née en même temps qu’Adam avant la création d’Eve. Ces deux représentations de femmes opulentes sont l’idéal féminin de Rossetti : abondante chevelure rousse, formes généreuses, bouche charnelle, grands yeux de biche, long cou de cygne… Dans leur allure lascive ou provocante, elles symbolisent l’indépendance et même une certaine forme de liberté sexuelle. Ces femmes fatales sont des démones ou des enchanteresses.

Edward Coley Burne-Jones
Etude pour la figure de l’amour
Estimation: 10 000 à 15 000 livres
Vente Christie’s, 11 juillet
L’univers de Burne-Jones( 1833-1898), lui aussi préraphaélite, est différent. Ses créatures, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes sont éthérées, immatérielles, d’une beauté irréelle et idéalisée. On a toujours l’impression en les contemplant d’être au pays des fées et des légendes ou au royaume des dieux. Il est vrai que l’artiste représente souvent des scènes de mythologie ou de sagas gothiques. C’est le cas chez Sotheby’s de ces chevaliers de la Table Ronde hélés par une belle et étrange damoiselle ou chez Christie’s de ce nu d’homme symbolisant l’amour.

George Frederic Watts
Orphée et Eurydice
Estimation: 300 000 à 400 000 livres
Vente Sotheby’s, 13 juillet
En ce milieu du XIXe siècle, les grands mythes de l’Antiquité séduisent tous les artistes. C’est le cas de George Frédéric Watts (1817-1904) qui a produit plusieurs versions de cet instant tragique où Orphée sortant des Enfers avec Eurydice se tourne vers elle et la perd alors à jamais. Dans le tableau proposé par Sotheby’s, l’intensité est à son comble. Orphée n’a pas le temps de jouir de la vue de sa belle. Elle meurt sous ses yeux et s’apprête à retrouver l’obscurité.

Henry John Stock
The poet in the flames of first love
Estimation: 5 000 à 8 000 livres
Vente Christie’s, 11 juillet
John William Waterhouse (1849-1917) dépeint aussi de belles et graciles jeunes femmes aux longs cheveux, vêtues comme dans un roman d’amour courtois. Elles évoluent souvent dans des jardins dignes de ceux qu’on trouve dans les miniatures des livres d’heure du XIVe siècle. « Isabelle et le pot de Basile » présenté par Christie’s en est une merveilleuse illustration. Toujours chez Christie’s, le « vase de roses » de Joseph Edward Southall (1861-1944) présente également une jolie dame au visage doux, pensif et aux mains fines tenant un vase de céramique rempli de roses.

Dante Gabriel Rossetti
Portrait de Miss Herbert
Estimation: 70 000 à 120 000 livres
Vente Sotheby’s, 13 juillet
Sir John Everett Millais (1829-1896) se distingue des autres préraphaélites par des scènes plus réelles et réalise des portraits d’une grande délicatesse. C’est le cas de cette ravissante petite fille sage et endimanchée se tenant bien droite et écoutant à l’église, d’un air concentré et un rien contrarié, son « premier sermon ». Il s’agit de la fille de l’artiste Effie, âgée de quatre ans. Le portrait est ravissant et on ressent l’ennui de la petite. Son père en avait certainement conscience puisque dans un deuxième tableau « mon deuxième sermon », la petite fille , le chapeau enlevé, les mains toujours dans son manchon de fourrure s’est endormie.

Johen Edward Southall
The rose bowl, 1905
Estimation: 30 000 à 50 000 livres
Vente Christie’s, 11 juillet
Avec John Roddam Spencer Stanhope (1829-1908), on est loin de ces scènes intimes. Dans la tentation d’Eve, la femme, au corps immaculé, est superbe, vénéneuse et dangereuse. Elle se laisse convaincre par le serpent et s’apprête à corrompre Adam. On connait la suite et les conséquences de son acte.

Edward Coley Burne-Jones
The knights of the round table summoned to the quest by a strange damsel
Estimation: 150 000 à 200 000 livres
Vente Sotheby’s, 13 juillet
Enfin évoquons Henry John Stock (1853-1930), artiste peu connu. Aveugle dans son enfance, et retrouvant miraculeusement la vue, il eut un certain succès comme portraitiste. Mais ses goûts le portaient vers des sujets plus abstraits tirés de Dante ou Shakespeare. Le dessin proposé par Christie’s « Le poète dans les tourments du premier amour » illustre à merveille ce goût de l’émotion et de l’exacerbation des sentiments.

John Roddam Spencer Stanhope
The temptation of Eve
Estimation: 25 000 à 35 000 livres
Vente Christie’s, 11 juillet
Victorian, preraphaelit and British impressionist art
Christie’s Londres, 11 juillet
Sotheby’s Londres, 13 juillet
Copyright : Christie’s images ltd, Sotheby’s
Commentez cet article
Aucun commentaire